La gestion différenciée s’inspire des méthodes agricoles traditionnelles de nos ancêtres qui faisaient déjà du développement durable sans le savoir. Elle consiste à limiter l’entretien de certains espaces verts afin de stimuler la floraison spontanée d’espèces mieux adaptées au sol et au climat, et ainsi, protéger la biodiversité.
Gestion différenciée des parcs et espaces verts
Aidons la biodiversité en collaborant avec la nature.
Peut-être avez-vous trouvé que certains espaces verts paraissaient différents et semblaient être redevenus « sauvages »? La Ville de Candiac a adopté la gestion différenciée de certains de ses espaces verts. Cette technique d’entretien paysager innovante favorise l’équilibre biologique et permet de lutter contre le réchauffement climatique.
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Qu'est ce que la gestion différenciée? -
Intervenir moins pour s’épanouir mieux La gestion différenciée des espaces verts s’appuie sur une bonne compréhension de la faune et de la flore locales. Elle tire aussi parti d’une exploitation optimale des éléments météorologiques comme la pluie, le vent, l’exposition au soleil et l’humidité, facilitant ainsi l’entretien.
Adopter la gestion différenciée ne signifie pas pour autant de ne plus rien faire. Les équipes d’horticulture continuent à veiller sur les espaces verts, mais différemment, notamment en réduisant certaines interventions, comme la tonte régulière de l’herbe, l’arrosage systématique, le fauchage intensif, ou encore, l’usage d’engrais, de pesticides et de désherbants.
Au besoin, des essences adaptées peuvent être plantées, tout en laissant une plus grande place aux végétaux locaux qui poussent spontanément. De cette cohabitation naturelle naissent des espaces verts et des sols plus résistants et biologiquement équilibrés.
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Les gazons les plus courts ne sont pas toujours les meilleurs Tondre moins souvent le gazon est un élément déterminant. En effet, un gazon « coupé court » est davantage exposé au soleil et à la sècheresse et nécessite ainsi plus d’arrosage. Il attire aussi de l’herbe à poux, des pissenlits et des vers blancs qui se nourrissent des racines, et dont il faut ensuite se débarrasser.
Un gazon avec des brins plus longs garde la terre plus humide et abrite des plantes, des fleurs, des insectes pollinisateurs, des papillons et des oiseaux qui constituent un écosystème capable de s’autoréguler naturellement.
En période de canicule, ces végétaux créent des îlots de fraîcheur en puisant l’eau du sol pour la restituer sous forme de vapeur d’eau dans l’atmosphère par évapotranspiration. La température de l’air de ces espaces végétalisés baisse alors de plusieurs degrés!
Visuellement, la végétation est diversifiée, parfumée et colorée. Elle change au fil des saisons et propose le cadre idéal pour une faune abondante et active. De quoi offrir un environnement plus sain et vivant aux citoyens.
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Les mauvaises herbes, ces mal-aimées D’où vient notre obsession à entretenir des pelouses bien tondues et dénuées de « mauvaises herbes » comme le pissenlit ? Cet idéal paysager est-il conciliable avec nos préoccupations environnementales ? Plusieurs espèces d’herbes, de fleurs et de plantes sont considérées à tort, comme de mauvaises herbes. Et si l’on changeait de regard sur ces végétaux, dont le travail est essentiel ?
Il faut revoir le statut de « mauvaise herbe » attribué à certaines plantes comme le pissenlit. Celles-ci sont souvent considérées comme indésirables en raison de leur apparence, alors qu’elles n’ont rien de mauvais ou de nuisible pour la santé des pelouses ou pour l’humain, contrairement à des espèces comme l’herbe à poux, responsable d’allergies.
Les plantes comme le pissenlit, qui parsèment naturellement nos pelouses, sont pourtant essentielles aux environnements urbains et ruraux. En diversifiant la végétation, elles alimentent effectivement la biodiversité et contribuent à la santé des écosystèmes. Au printemps, le pissenlit est très prisé par les pollinisateurs, comme les abeilles. De nombreuses études montrent qu’une pelouse plus longue favorise la biodiversité et l’équilibre naturel du milieu. Elle devient ainsi plus résiliente aux infestations d’espèces indésirables et envahissantes, ainsi qu’aux sécheresses causées par les vagues de chaleur, qui seront de plus en plus fréquentes au cours des prochaines années. Une pelouse trop courte et uniforme est davantage exposée au soleil et à la sécheresse. Cela la rend plus propice aux infestations de vers blancs dont il est difficile de se débarrasser, car ils affectionnent les milieux secs.
Une pelouse plus longue et diversifiée, tondue moins fréquemment, implique des économies en temps d’entretien, ainsi que de pesticides et engrais de tout genre. La plupart des tondeuses fonctionnant avec de l’essence, une tonte moins fréquente contribue à la réduction des gaz à effet de serre. De plus, en préservant naturellement l’humidité du milieu, une pelouse moins tondue permet des économies d’eau potable, dont la consommation double en saison estivale au Québec en raison d’arrosages excessifs. Notons enfin qu’une pelouse plus longue contribue à créer des îlots de fraîcheur. Par une journée de chaleur, la différence de température entre une pelouse et une zone où la végétation est composée de plantes plus hautes, comme des arbustes, peut aller jusqu’à 20 degrés Celsius. Dans une perspective d’atténuation des effets des vagues de chaleur, plusieurs chercheurs recommandent d’ailleurs aux municipalités d’arrêter de surentretenir leurs espaces verts.